dimanche 30 septembre 2007

La Mano Aneja en vivo

Mon morceau préféré.

La Mano Ajena en vivo en el Galpon Kultural - Wewo

Pour vous faire partager un peu les émotions du concert de la Mano Ajena auquel je suis allée hier soir.

jeudi 27 septembre 2007

La joya del pacifico - Joe Vasconcellos

Cola de mono et Valpo

Alors en premier, je vous donne la recette du Cola de mono, faites-en, vous allez voir, c'est bon, ça se boit comme du petit lait.

Ingredients

* 5 clous de girofle
* 1 noix de muscade
* 2 bâtons de cannelle
* 1/2 tasse d'eau
* 3 cuillerées de café soluble
* 9 tasses de lait (2 litres 1/4)
* 3/4 de tasse de sucre (12 cuillerées)
* 1/4 de litre d'eau de vie

Préparation et conseils

Mettre les clous de girofles, la noix de muscade et les bâtons de cannelle dans une casserole avec de l'eau et faire bouillir 10 minutes avec un couvercle.

Verser le liquide dans une autre casserole pouvant contenir 3 litres et y incorporer le café soluble, un peu de lait et du sucre. Mélanger jusqu'à ce que le sucre soit bien dissout, puis rajouter le reste de lait et l'eau de vie.

Mettre cette préparation dans des bouteilles et conserver au réfrigérateur.

Le Cola de Mono se sert très froid mais sans glace, dans un verre avec un bâto
n de cannelle.

Si vous n'avez pas d'eau de vie chilienne, vous pouvez la remplacer par de la cachaça brésilienne, de la vodka, du rhum ou de la tequila.


Et voilà, une dernière photo de Valpo.





Et pour finir, une petite chanson (la vidéo est dans le billet suivant) :

Eres un arco iris de múltiples colores
tu valparaíso puerto principal
tus mujeres son blancas margaritas
todas ellas arrancadas de tu mar
Al mirarte de playa ancha lindo puerto
allí se ven las naves al salir y al entrar
el marino te canta esta canción

yo sin ti no vivo puerto de mi amor

Del cerro los placeres yo me pase al barón
me vine al cordillera en busca de tu amor
te fuiste al cerro alegre y yo siempre detrás
porteña buena moza no me hagas sufrir mas
la plaza de la victoria es un centro social
o avenida pedro montt como tu no hay otra igual
mas yo quisiera cantarte con todito el corazón
torpedera de mi ensueño valparaíso de mi amor
En mis primeros años yo quise descubrir
la historia de tus cerros jugando al volantín
como las mariposas que vuelan entre las rosas
yo recorrí tus cerros hasta el ultimo confín
Yo me aleje de ti puerto querido
y al retornar de nuevo te vuelvo a contemplar
la joya del pacifico te llaman los marinos
y yo te llamo encanto como viña del mar
Del cerro los placeres... (repite coro)
Con todo mi corazón...hasta el ultimo confín
con todo mi corazón...yo te vengo a contemplar
con todo mi corazón...valparaíso de mi amor
con todo mi corazón...como tu no hay otra igual
con todo mi corazón...valparaíso de mi amor,
con todo mi corazón...valparaíso de mi amor!!!


Joe Vasconcellos


Valparaiso



Alors voilà, le Dieciocho est là, c'est donc le jour que tout le monde attendait, celui de l'Indépendance du Chili. De mon côté, je m'en vais au bord de la mer ou plutôt du côté de l'Océan, le bien nommé Pacifique m'attend, direction Valparaiso. Ville chantée, port espéré de tous les marins qui échouent là, s'y reposent après avoir surmonté les dangers du cap Horn. Pour moi, après une heure et demie de bus, bien confortable avec télé, je respire loin de la capitale. En effet, à peine suis-je sortie de Santiago que déjà tout change. Adieu les buildings et bonjour les collines, que dis-je les montagnes verdoyantes! Les prés ont été pris d'assaut par les enfants qui font voler leur cerfs-volants. Ils sont mille ou plus, c'est incroyable, sur la route, les marchands de cerfs-volants s'étalent. Tous sont à la joie de profiter de ce jour férié. Je passe mon premier champ de cactus et puis les vignobles chiliens me font de l'œil. Les pieds sont encore tout engourdis de l'hiver qui s'achève mais bientôt tous retrouveront quelques couleurs et les grappes viendront les orner telles des boucles d'oreilles pendantes. Il est 18h, le soleil ne va pas tarder à se coucher, en attendant la couche nuageuse joue les artistes et le ciel et le paysage se joignent dans une impression de tableau pointilliste. Vous allez croire que je m'emballe mais il est vrai qu'à ce moment là, je me sentais bien, je retrouvais les sentiments d'excitation prémisses à tout voyage ou expédition.



A Valpo, je retrouve Claudia qui m'a invitée à passer la soirée chez sa maman à Viña del Mar. Il fait donc nuit sur la ville mais de fait, je me rends d'autant plus compte de la configuration de Valparaiso. Il y a une partie basse, le port et ensuite les cerros (collines), plus de 40 je crois. Grâce aux lumières des habitations, on distingue nettement ce vallonnement. J'allais en découvrir plus le lendemain.

Nous passons la soirée sur Viña et sans vous gâcher le plaisir, rien d'extraordinaire dans cette cité balnéaire bétonnée. La place est faite pour le touriste et le dieu dollar, une nouvelle fois. Bref, pas un charme énorme, je passe donc.




Le jour est magnifique, le ciel bleu, le soleil. Mon rhume a disparu, sans doute grâce à l'air pur et iodé qui remplace le smog santiagonéen (!). Retour le lendemain midi sur Valpo où je retrouve Céliane, une autre assistante de français qui vit là-bas. Pour nous rendre chez elle, nous prenons la micro (microbus) qui serpente dans les cerros et les petites rues, les maisons sont de toutes les couleurs. Je commence à comprendre pour quoi une partie de la ville est classée au patrimoine mondial de l'Unesco et pourquoi aussi, Pablo Neruda a une de ses maisons ici.




Après le déjeuner, des empanadas et du cola de mono (queue de singe), le tout fait maison, une petite balade à pied vers les cerros Concepcion et Alegre, les plus prisés par les touristes, s'impose. Ah oui, le cola de mono, c'est un mélange d'eau-de-vie, café, lait, vanille, le tout glacé. Normalement, c'est une boisson de Noël mais bon...Petit scandale qui secoue Valpo ces temps-ci, à cause du tourisme croissant, le prix des ascenseurs qui grimpent le long des cerros a augmenté de 120 pesos à 500, d'où colère des habitants ! Un petit chocolat et nous nous dirigeons à Playa Ancha où se trouve une grande Ramada pour l'occasion. C'est à la fois une fête foraine et une foire, marché. On peut manger des empanadas ainsi que des brochettes, anticuchos, des churros, boire de la chicha, bref tout le monde est à la fête. On peut aller danser la cueca ou bien assister à un spectacle de travestis ! Et oui, je ne rigole pas, pour un pays si machiste, faut croire qu'ils ont le sens de l'ironie : le ridicule ne tue pas. La journée s'achève trop vite, il me faut rentrer à la capitale. Je rejoins donc Miguel qui était lui aussi pour l'occasion sur Valpo au terminal et nous faisons le retour ensemble. Je me couche les yeux remplis des couleurs et des odeurs de la douce cité portuaire. C'est promis, Valparaiso, je reviendrai !

J'en ai profité, voici mes premières photos...




lundi 24 septembre 2007

La suite, s'il vous plaît


Ces petites fiestas sont propices aux rencontres. C'est donc avec Claudia, une chilienne, que je poursuis les célébrations. Elle m'enjoint à savourer un choripan, sorte de hot-dog avec une saucisse plus grosse et un peu plus relevée. Et ensuite, un postre (dessert) chilien : le cafelado (cafe helado), un café avec de la glace vanille surmonté de crème, à déguster avec une paille et quelques galletas.




Par l'entremise de Claudia, non seulement j'apprends pleins de choses sur le Chili et l'Amérique latine mais j'apprends encore à déchiffrer la langue ! Imaginez un peu que cela faisait trois ans que l'espagnol et moi nous nous étions séparés (je ne tiens pas compte ici de l'intermède grec où j'en avais baragouiné quelques mots) ! Donc de là, il me fallait me replonger dedans et l'apprivoiser car les Chiliens parlent certes castillan mais à leur façon. Vas-y que je te mange des syllabes dans les mots, que je te parle à 100 km / heure. A cela, il faut ajouter les modismos chilenos (idiotismes). Et là, je m'y suis enfin mise. Claudia fait donc l'effort de m'expliquer ces mots, de m'en donner une définition. Le secret et le truc chiant en même temps : tous les mots ont toujours au moins deux significations ! Je ne suis donc pas sortie de l'auberge (chilienne, lol) ! Toutefois, j'ai trouvé un dico pour m'aider sur le net.
http://www.mainframe.cl/diccionario/diccionario.php?palabra=chau&accion=Buscar


Petit inventaire rapide, les plus utilisés :
cachai ? (katchay ?) : tu piges, t'as compris ?
huevon, huevona (houéone, huéona) : c'est à la fois con, l'insulte mais aussi connard, enculé mais tu peux le dire à un pote (équivalent grec : malaka )
chucha : "merde", "zut" , populairement, ça signifie le sexe de la femme
carrete : virée, teuf
pololo, polola : le petit copain, la petite copine
pucho : cigarette
pito : joint
'po : une particule que tu mets en fin de phrase (équivaut à "ré" en grec)
flaite (flighté) : se la péter, se la jouer, désigne aussi les petites racailles de Santiago

De là, je commence à m'y faire et j'apprends.

Nous avons poursuivi les fêtes populaires en rejoingnant des amis de Claudia dans un parc où il y avait des concerts, de la cueca et des churros, hummmmm...Je vous fais déjà envie je suis sûre. Puis fin de nuit à jouer au UNO et oui, un cultissime, il reste un jeu universel (avec les martiens à voir ?) et c'est l'assurance pour le rire !


La cueca chilena

J'ai préféré mettre une vidéo courte bien que celle-ci ne soit pas représentative, le costume de la jeune femme ne faisant pas assez "campagne". D'ordinaire, ce sont des robes de couleurs vives avec des motifs floraux, la jeune femme ne porte pas de chapeau mais un chignon. Le jeu des regards est très important, la jeune femme feint son innocence en jouant avec le mouchoir, bref vous voyez le schéma.

dimanche 23 septembre 2007

Fiestas patrias


Tout a commencé pendant le cours du jeudi, là, les étudiants m'ont prévenu que venir au cours du jeudi suivant serait difficile tout en me faisant ce signe : main de profil au milieu du front, à la verticale, telle une hache plantée dans le crâne, symbole de la migraine post-cuite(s) prévues entre le 14 et le 19 septembre. Tout fiers, ils me livrent en quelques mots le programme : chicha, pisco... Pour moi, kézako ??? Et bien, je n'allais pas tarder à le savoir.


De fait, le vendredi, je suis invitée à assister à une "fonda", fête typique. Elle a lieu dans l'une des universités où je donne des cours. Là, je découvre la danse folklorique phare, danse nationale du Chili : la cueca. C'est une danse des campesinos, de la campagne. Elle représenterait selon Wikipédia "el asedio amoroso de una mujer por un hombre. Los bailarines, que llevan un pañuelo en la mano derecha, trazan figuras circulares, con vueltas y medias vueltas, interrumpidas por diversos floreos". Pour les non hispanophones, je traduis un peu, c'est le siège amoureux d'une femme par un homme, donc un jeu de séduction. Mais voyez la métaphore guerrière, ah ce machisme, toujours présent. Je continue : les danseurs, qui portent un mouchoir (blanc) dans la main droite, tracent des figures circulaire, avec voltes et demi-voltes, interrompues par divers marivaudages (traduction wordreference que je conserve car très représentative). Evidemment, à la fin de la chanson, la demoiselle est charmée et repart bras dessus - bras dessous avec son partenaire. Ici, elle est toujours dansé par les jeunes, histoire de s'amuser et il y a même des cours obligatoires au lycée. A quand la gavotte (danse bretonne typique des fest-noz) en option au Bac en France ????

Voyez la vidéo aussi, pour un meilleur rendu.

Tout en observant cet étrange ballet qui peut aussi paraître comme la parade du coq et d'une poule, sans rires, il y a un pas, il s'agit de gratter un peu le sol du pied, je savoure quelques spécialités. Un terremoto, un "tremblement" (de terre), cocktail chilien traditionnel. Il trouve son origine dans un vieux bar populaire du centre de Santiago, la Piojera (la Pouillerie).
Cette boisson se compose de parties variables de fernet, de vino pipeño et de crème glacée à l'ananas, dans sa présentation traditionnelle, il s'agit d'un grand verre de 400 ml environ. Le pichet s'appelle cataclysme et le petit verre, la réplique. Pour l'occasion, les deux verres, 500 pesos (soit 0,80 ct d'euros). Voyez comme la cuite est facile : ce n'est pas cher et c'est plutôt traître car bien sucré.

Poursuite de la dégustation : la chicha. Prononcez "tchitcha". Toute une institution. C'est un jus de fruits fermenté et alcoolisé, souvent à base de pommes ou de raisins, très populaire. Là encore, très sucré donc traître.

Enfin, dernier échelon, étape finale pour moi sinon, vous me connaissez bien, je ne fais pas long feu : le pisco. Boisson nationale aussi, eau-de-vie de raison donc à 35°. Ici, on le boit pur avec des glaçons ou encore avec un soda type cola, limo. Pour ma part, ce fut un piscola mais je dois avouer que des trois, c'est celui que j'ai aimé le moins.

Après tout ça, las fiestas patrias ont eu raisin de moi, je suis allée me coucher pour être à même d'en profiter encore les jours suivants... (to be continued).

jeudi 20 septembre 2007

Reprise des investigations (Benabeurk)

Après quelques jours sans écrire, je reprends le fil de mon enquête anthropologique sur ce peuple qui m'accueille pour quelques mois, les Chiliens. Je vais tâcher d'organiser mes idées selon plusieurs billets. Ce premier sera dédié aux jours précédents qui furent très importants. En effet, ce 18 septembre est jour férié, c'est la fête nationale. Et laissez-moi vous dire que ça n'a rien à voir avec notre 14 Juillet qui fait bien pâle figure en comparaison.

Explication du Routard quant à l'aspect sérieux de cette date : "La période coloniale dure presque trois siècles (jusqu'en 1810). Peu à peu, un sentiment nationaliste va émerger au coeur du continent, augmentant le désir d'un gouvernement autonome. L'invasion de l'Espagne par les troupes napoléoniennes provoque une période de flottement. Les Chiliens finissent par se diviser entre royalistes et patriotes. En 1810, un groupe de criollos (Espagnols nés au Chili) constitue une junte de gouvernement et refuse l'allégeance à Joseph Bonaparte, intronisé par son frère Napoléon, qui avait obtenu l'abdication du roi légitime Ferdinand VII lors de "l'entrevue de Bayonne". C'est ainsi qu'est proclamée en 1810, le 18 septembre, l'indépendance du Chili. Bernardo O'Higgins est élu président lors du 1er Congrès national."

Voilà pour l'historique, dans les faits, en 2007, c'est l'occasion de faire la fête. Pour être au mieux, le 19 septembre est également férié (jour des forces armées avec un défilé militaire) et encore mieux, une loi a été voté fin août pour que le lundi 17 saute aussi. C'est l'art de faire des "sandwiches" avec des tranches de congés alternés avec des fériés !! D'où un week-end de 5 jours voire plus pour certains étudiants dont les universités ont décidé de fermer la semaine entière !!!

Depuis une semaine au moins déjà, les drapeaux tricolores et leur étoile flottent dans tout Santiago. Les voitures particulières ont des petits drapeaux comme s'il s'agissait de voitures diplomatiques, les capots des taxis arborent une bande tricolore en V, une éclosion de chapeaux noirs à bords larges (un peu comme celui du cow-boy mais moins rebiqués) et cinglés de la même bordure bleu, blanc, rouge se vendent un peu partout, même les guichetières du métro en portent, enfin, une énorme "bandera" fait face à la Moneda, un palais gouvernemental, au coeur de la capitale.



De là, j'avais été prévenue que ce serait un temps de fêtes, l'occasion pour partager ce moment avec les Chiliens, de découvrir comment on fait la fête ici, quelques plats et boissons typiques, et de faire des rencontres...
J'ai pris mon rôle d'enquêtrice très au sérieux, j'ai goûté à pleins de choses. Le résumé de ces fiestas patrias au Chili dans le billet suivant.

mercredi 12 septembre 2007

Rentrée gauloise

(dessin en décalage mais tout de même...)


Et voilà, septembre a pointé son nez et avec lui, la traditionnelle rentrée des classes. Cette année, elle est un peu spéciale pour nous tous. Titi est entré au lycée, Chacha à l'IUT, à elle la belle vie d'étudiante et pour les autres, non, je ne vous oublie pas. Christophe à Manchester, Benoît dans le Sud et prêt à entrer dans la dernière ligne droite...C'est lui, qui l'année prochaine sera le premier sur le marché du travail ! Un coucou aussi à mes chéris sur Brest qui poursuivent leur lancée des rêves plein la tête : USA, Master et à Mimi aussi à qui je souhaite une bonne reprise des cours.
Une pensée aussi aux copines d'Angers qui filent leur route : pour les unes, cette rentrée est le signe de la fin d'un pénible chemin (ah ce fameux mémoire, il vous aura achevées), ou bien le début d'une autre aventure (les livres, les premiers cours à donner, la préparation au concours).
Enfin, un dernier yassou à mes compagnons de route éphémères, ceux qui ont partagé mes aventures grecques l'an passé et qui se retrouvent tous plus ou moins pour une épopée parisienne. Amusez-vous bien, profitez comme toujours, j'essaierai de passer vous faire un coucou ainsi qu'à Bordeaux! Marco, Thom-Thom, pola filakia aussi.


Bon vent à vous tous !

dimanche 9 septembre 2007

Les hommes que j'aime (La Rue Kétanou)



Voilà, la semaine s'achève. Une semaine guère palpitante, je dois bien l'avouer. La routine s'installe, les cours à préparer, à donner et peu de sorties. Vous allez me dire : "bah, Prisci, qu'est-ce que tu fais ?", alors je m'explique. Les cours, tout se passe bien, ça me plaît et ça me permet de voir du monde. Des étudiants, la plupart assez cools quand ils ne s'endorment pas (!). Les directeurs sont sympas aussi avec moi donc tout va bien. J'ai rencontré Céliane, qui vient donner un coup de main à Santiago pour les cours du mercredi et jeudi. Donc voilà mais mis à part ça, ça ne bouge pas trop. Je suis victime du flegme chilien, ils le disent eux-mêmes, ils sont un peu flojos, comprenez paresseux. Ajoutons à cela que j'ai quelques difficultés à me créer des relations. Je note que le fait de partager une même galère permet de rencontrer plus facilement des gens, d'avoir quelque chose en commun, à partager et à comprendre. Les rencontres sont peu fréquentes et quand elles se font, la mayonnaise peine à prendre. Mon espagnol n'aidant pas beaucoup, beaucoup. Je tâche donc de ne pas m'enterrer à l'appart bien que la tentation soit grande. Le temps n'est pas propice aux balades, les nuages ont fait leur apparition et avec eux, une certaine fraîcheur. Du coup, je me traîne un rhume des foins car les petites fleurs, annonciatrices du printemps, pointent quand même leur nez. Aujourd'hui, samedi, je me suis donc bougée : au Mall La Florida. Et oui, une bonne petite session shopping pour me sortir! Une chasse assez fructueuse...mais je m'égare, le propos de ce billet n'est pas là.

Les relations...Quelles clés pourrais-je vous livrer sur ce vaste sujet ? Et bien, une des premières choses que l'on peut remarquer ici, c'est la proximité entre les gens. Pour se saluer, même avec quelqu'un qu'on ne connaît pas, une bise et la main sur l'épaule. Et dans les parcs, sur la moindre petite parcelle d'herbe qu'il peut y avoir à Santiago, sur n'importe quel banc, vous trouverez des amoureux. Et vas-y que je te roule des patins, les ados comme les adultes, ils sont très tactiles, je dirais sur ce point. Rq : ici, le petit copain, le fiancé c'est le pololo, et pour elle, la polola. Donc, sujet toujours intéressant, les différentes personnes avec qui je travaille finissent toutes par me demander : "et ton fiancé, il est en France, il est en Grèce ou bien, il est ici et c'est pour ça que tu es venue ?"... Nut, question intéressante mais à laquelle, la réponse semble figée dans le marbre : "non, il n'y a personne dans le moment". Question suivante ?

Comme j'ai pu le constater donc, la relation de couple semble mise en avant ici tandis que pour ce qui est de l'amitié, le problème est plus délicat. En en parlant avec plusieurs personnes, j'ai pu découvrir que certes, on pouvait avoir beaucoup de connaissances mais qu'au-delà de ce stade, il était bien plus difficile d'entretenir des liens profonds et durables avec les gens. Ainsi, il ne me reste plus qu'à démontrer le contraire et à rencontrer plus de monde !

lundi 3 septembre 2007

Ascension du cerro San Cristobal










Colline ou montagnette, l'ascension du cerro San Cristobal est une étape incontournable pour tous ceux qui viennent à Santiago. Un grand parc, un zoo et le tout couronné par une statue blanche (bien sûre) de l'Immaculée conception. On l'aperçoit de tout Santiago, elle est un repère ici. En ce dimanche, les rues sont calmes, les gens se baladent... Si vous vous souvenez, il y a une semaine, je débarquais et c'était la même impression de calme qui m'avait marquée. Quelques courses et me voilà en route. Je traverse le rio, el Mapocho qui arbore les couleurs de la montagne, de la terre et sans doute de quelque pollution.








Cette promenade me fait découvrir de nombreuses choses. Certes, Santiago est une capitale en mouvement, il y a de nombreux chantiers, des buildings un peu partout mais cette vue d'en haut me laisse à loisir découvrir la chaîne de la Cordillère qui du haut de ses neiges éternelles semble embrasser la ville, la couvrir d'un regard bienveillant, telle une mère. Et oui, car, il ne faut pas oublier que cet obstacle naturel protège le Chili de bon nombre de maladies d'où une protection renforcée à l'aéroport aussi. Interdiction d'apporter des denrées telles que le fromage, la viande... Le seul truc dont ils n'arrivent pas à se protéger, c'est la pollution. Voyez la photo, le smog brouille tout. On m'a expliqué qu'avec l'hiver (ici, en ce moment, je rappelle que dans l'hémisphère Sud, on est inversé), l'air froid stagne sur la ville tandis que l'été, l'air étant plus chaud, il remonte.









Retour sur la balade, une partie à pied et pour la partie finale, on a pris le téléphérique comme dans les stations de ski, drôle. De nombreux chiliens se baladaient en famille, à vélo... Très sympa, l'ambiance. Une fois là-haut, beau panorama, on s'amuse à retrouver nos apparts, pas trop difficile avec le plan en lignes droites de Santiago. Et puis, dégustation d'un mote con huesillos, pour les curieux, cliquez sur le lien : http://fr.wikipedia.org/wiki/Mote_con_huesillos.














Descente à pied, et là, je m'aperçois que de l'autre côté de la colline, le visage de Santiago est tout autre. Les toits de tôle ont remplacé les buildings de 25 étages. Et oui, les poblaciones se trouvent là. Car il ne faut pas se leurrer, le Chili, bien qu'il soit un des pays les plus avancés économiquement d'Amérique latine, a ce côté pauvre, une population d'ouvriers, des familles qui elles, n'ont pas la possibilité de louer un appartement dans ces nouvelles résidences qui poussent comme des champignons.




La balade se poursuit, nous retrouvons le quartier de Providencia, le long du rio Mapocho, nous nous dirigeons vers le centre ville, le parque forestal où de nombreux enfants jouent. Cette grande allée a des airs de Champs-Elysées. Plus loin, près du musée Bellas Artes, des stands, comme des puces. J'y trouve un petit guide pour apprendre le français ou encore un guide de conversation français-espagnol, le tout date des 70's, toujours un régal.




Un petit tour dans le musée pour voir une expo "sin miedo" de Felix Maruenda. Et puis, voilà, retour à l'appart où je prépare ma leçon 0, la leçon d'approche pour mon cours de ce lundi avec des étudiants d'archi (clin d'oeil à Laeti et Alis).

dimanche 2 septembre 2007

Chili, un pays à visiter

Juste une vidéo en passant pour vous montrer un peu le Chili, j'espère en voir autant...

http://www.youtube.com/watch?v=wAkadoUOqnY

Rencontres d'un jour, rencontres de toujours...

Vous voyez comme en moins d'une semaine, les choses évoluent, avancent mais vous allez me dire. Priscilla, c'est bien beau de donner des cours mais et les rencontres dans tout ça, tu sors ou pas ?
De fait, je me suis lancée, à la recherche de contacts via le net, un mail, j'essaie et puis voilà, ce jeudi, un verre avec un français, une après-midi sympa, on a discuté, on s'est baladé, on a même fouiné dans les friperies de Santiago. Des choses incroyables, des cavernes d'Ali Baba. J'ai eu le plaisir de goûter à mon premier "completo", sorte de hot-dog à la chilienne avec des tomates pilées, du chou cru et une bonne cuillerée de mayo, mes premiers empanadas al horno (chausson fourré de viande hâchée, oignons et olives) ou con queso (au fromage).









Après ça, je donne un coup de main à Manuel pour faire des cakes pour une soirée le lendemain dans son bar, El divan, dans le quartier de Lastarria, un quartier historique avec des bars, bien sympa. Vendredi donc, petit pot dans le bar et ce samedi, déjeuner avec Manuel pour établir mon emploi du temps de la semaine prochaine et après, rencontre avec Miguel. Nous nous étions vus plus tôt dans la semaine, j'étais passée chez lui pour visiter son appart'. Après trois quarts d'heure à nous chercher sur le cerro Santa Lucia, nous avons fini par nous trouver. Un thé, un brownie au chocolat, une balade agréable et nous nous quittons en projetant d'autres sorties...




Donc vous voilà quelque peu rassurés, je tâche de bouger et de rencontrer du monde pour profiter au mieux de ce séjour chilien.

Premier cours, tada !

Ah la la, ce vendredi matin, difficile, un peu tendue je suis. Rdv à 8h30 en bas de chez moi avec le directeur de la fac, il vient me chercher pour me montrer comment aller à la fac, bien sympathique. Je prends donc le bus chilien pour la première fois, il me fait remarquer que je suis dans un vieux bus (pourri) qui fait du bruit et tout mais qu'en ce moment Santiago est en train de remédier à ce problème mais en attendant, c'est un peu le chaos. Un changement à faire mais ça va vite, au final, ce n'est pas très loin et de discuter avec lui, ça me détend.

Arrivée sur le campus, petite visite des locaux, des ateliers des artistes, mes étudiants seront étudiants en histoire de l'art, 19 normalement et ce sont ceux qui ont obtenu les meilleures notes le semestre précédent. Le cours est censé débuter à 9h mais avec ces problèmes de transport, de nombreux retards. Au fur et à mesure de l'arrivée des étudiants, Jaime me présente, tout se passe bien et puis, ça y est, il nous faut rentrer en classe. On me confie les crayons pour le tableau, ma panoplie de prof en quelque sorte.

Présentation et ça y est, on est parti pour un peu moins de trois heures de cours, avec une pause...







Tout s'est bien passé, je suis même ravie, ça m'a plu, je rentre chez moi soulagée et me dit que si tout se passe comme ça et bien, oui, tout sera pour le mieux dans le meilleur des mondes. Affaire à suivre avec les autres groupes d'étudiants la semaine prochaine (architecture et autres). Je croise les doigts.

J'espère avoir été dynamique, agréable, leur avoir appris quelque chose et leur avoir donné envie de poursuivre, à voir si la semaine prochaine, ils seront 14 ou plus...

Installation, la suite.

Et voilà, toute rassurée d'avoir un chez moi, je peux voguer à mon quotidien. Premières courses au supermarché -Montserrat- que j'ai eu quelques peines à trouver mais, j'y suis parvenue et je ne vous cache pas que je fus étonnée de voir mon ticket de caisse à la fin. Pour ce que j'avais, j'en ai eu pour la même somme à peu près qu'en France. Incroyable, comment font les chiliens, la vie est chère par rapport à ce qu'ils gagnent. Petite note : j'ai demandé ce qu'il en était du travail, et bien , les chiliens bossent 45 heures ou souvent plus par semaine, tard le soir, le week-end... Les supermarchés sont ouverts jusqu'à 22h le soir (23h l'été même) ainsi que le dimanche.

Et puis voilà, je vais d'étape en étape, après l'appart', viennent les cours. Le stress commence à monter, avec les réunions d'infos avec mes responsables, je commence à me rendre compte du rôle que j'ai à jouer dans la coopération linguistique et éducative entre le Chili et la France, ça me plaît. A la recherche du premier contact avec le responsable de la fac d'Arts car et oui, j'y suis, c'est là-bas que j'aurai l'honneur de donner mon premier cours de français, avec des artistes ! Le soir venu, je me plonge dans mon manuel, prépare mon cours, comme une grande, la pression...